Nous vous proposons dans cet article de détailler le séchage en bottes. Quel est le principe du séchage en bottes ? Quel est l’ordre de grandeur de l’investissement à prévoir ?
Le séchage en bottes comment ça marche ?
Le choix des espèces végétales est primordial : il est conseillé de choisir des espèces qui ont une bonne aptitude au séchage, telles que la luzerne, le dactyle, la fléole… (les ray-grass, les trèfles ainsi que toutes les variétés tétraploïdes sont plus difficiles à sécher car plus riches en eau).
Le principe de fonctionnement ressemble fortement à celui du séchage en vrac. La différence est que le foin pressé doit être séché plus rapidement pour éviter tout risque d’échauffement. Le taux de MS recommandé pour un séchage en bottes est supérieur à celui pour le séchage en vrac : il est préférable de botteler les bottes quand le foin atteint 70 à 75 % de MS. Cette contrainte présente l’inconvénient de devoir récolter un foin plus avancé que pour le séchage en vrac mais elle a l’avantage de limiter les consommations d’énergie liées au séchage puisque le foin récolté est plus sec.
De la densité de pressage va dépendre la circulation de l’air au travers, et donc la qualité des fourrages finaux. La densité doit rester faible mais néanmoins suffisante pour que les bottes se tiennent durant les manipulations. Il est conseillé de viser une densité de 130 à 150 kg de MS/ m3.
Il existe deux modèles principaux de séchage du foin en bottes :
- Système de ventilation par le bas : ce système peut être fixe ou mobile.
- Système de ventilation double flux : ce système est mobile.
Le nombre de bottes séchées par cycle va dépendre de la conception du séchoir : de 8 à 48 bottes rondes ou carrées à la fois.
Exemples de temps de séchage :
- Système de ventilation double flux à fioul : cycle de séchage aux alentours de 8 heures, en continu ou en alternance.
- Système de ventilation par le bas, à l’air ambiant : cycle de séchage aux alentours de 48 heures en continu.
Plus généralement, le temps de séchage des bottes est conditionné par le taux de MS à l’entrée dans le séchoir, la densité de pressage des bottes et le type de bottes.
Comme pour le séchage du foin en vrac, l’air de ventilation peut être chauffé par différentes sources d’énergies, néanmoins les chaudières à fioul sont rencontrées dans 90 % des installations. Les consommations d’énergie sont variables selon la source utilisée : de 5 à 10 litres de fioul par botte pour un bruleur à fioul, 1 m3 de bois déchiqueté pour 5 heures de chaleur…
Quelques ordres de grandeurs pour un séchoir d’une capacité de 40 bottes avec un bruleur à fioul :
- Séchoir auto-construit (sans bâtiment) = 32 000 €
- Séchoir double-flux (sans bâtiment) = 150 000 €
Les coûts de fonctionnement (électricité des ventilateurs et énergie nécessaire au réchauffage de l’air) sont d’environ 2 cts€/kg de foin séché.
De la même façon que pour son homologue en vrac, le séchoir à bottes permet de se soustraire un peu plus aux conditions météorologiques lors de la récolte. La qualité des fourrages séchés n’est clairement pas comparable. Vous obtiendrez au final un fourrage idéal à la production laitière, équilibré, peu encombrant et appétant !
Vous trouverez plus d’informations concernant l’intérêt technico-économique d’un foin séché en grange pour des rations de vaches laitières dans l’article : « Séchage en grange, j’hésite » « Faut-il investir dans un séchoir en grange ? » Et si vous cherchez des informations sur le séchoir en vrac, ça se passe ici : « Tout savoir sur le séchage en vrac »