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Nutrition & santé

Comment limiter les cellules en été ?

par Dr Vét Stéphane FLOC’H

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L’augmentation des taux cellulaires en été est une réalité pour bon nombre d’entre vous, jusqu’à +5 % au niveau national, mais elle ne doit pas être une fatalité ! Les raisons de cette montée sont nombreuses, elles tournent essentiellement autour de l’augmentation et l’addition de facteurs stressant les vaches. La conséquence est la baisse des défenses immunitaires, ce qui favorise l’apparition et l’expression des infections mammaires. A cela s’ajoute un facteur humain : le temps et la disponibilité que vous allouez à vos vaches.

Variation des taux en Rhône-Alpes (2012)

Des périodes de chaleurs de plus en plus prononcées

Le réchauffement climatique n’étant plus une hypothèse, les épisodes de stress thermique se multiplient et concernent toutes les régions de France. Cela provoque une augmentation de la température corporelle et donc une baisse d’ingestion : la production diminue et les défenses sont perturbées.

Il faut donc permettre à vos animaux de lutter contre la chaleur en leur donnant accès à des zones d’ombre, en proposant des abris quand les arbres ne sont pas disponibles en pâture. Mais attention à la concentration : le couchage sur des surfaces limitées (le long d’une haie ou sous un arbre) favorise la transmission des bactéries responsables de mammites d’environnement. 

Au niveau du bâtiment, des adaptations sont possibles, par exemple en augmentant la ventilation passive en ouvrant plus largement. Cependant cela ne sera efficace que si on augmente la vitesse du vent à hauteur des animaux. Il faut aussi penser à diminuer le rayonnement solaire, au sud et à l’ouest notamment : on peut recouvrir l’intérieur des translucides d’une peinture blanche comme celle utilisée sur les serres.

Si cela ne suffit pas il est alors possible d’envisager d’investir dans la ventilation mécanique. C’est à réfléchir au niveau de l’aire d’attente et de la salle de traite car quelques heures de rafraîchissement dans la journée peuvent suffire à limiter les conséquences néfastes du stress thermique.

Alimentation et abreuvement : 2 points clés

La quantité et la qualité de l’eau disponible pour vos vaches sont encore plus importantes quand il fait chaud car les besoins en sont augmentés. La répartition, le débit et la propreté des abreuvoirs par point d’eau sont primordiaux. (cf. articles : « l'eau d'abreuvement en bâtiment : extrême rigueur par fortes températures » et « bien gérer l’abreuvement au pâturage »)

De même, il faut adapter ses pratiques en termes de distribution des repas : éviter les heures les plus chaudes en distribuant une partie de la ration le soir pour une consommation la nuit. Attention aussi à la température des aliments : comment est exposé le front d’attaque de votre silo ? Et la table d’alimentation de vos laitières ?

Enfin, l’été étant une période de pâturage, la quantité et la qualité de l’herbe ingérée est très variable. L’équilibre alimentaire est plus difficile à atteindre, cela génère des changements de ration à répétition. Il ne faut pas baisser la complémentation minérale (150 à 200 g d’un CMV complet). Les apports en magnésium et sélénium sont particulièrement importants dans la lutte contre les infections de la mamelle.

Lutter contre les mouches

Les mouches sont capables de transmettre des bactéries responsables de mammites. Il faut donc utiliser les moyens de lutte, en commençant dès le printemps pour limiter leur multiplication. Différentes solutions existent à l’échelle des animaux : médicamenteuses (parlez-en à votre vétérinaire) ou naturelles ; mais aussi à l’échelle du bâtiment. Les ventilateurs, au niveau de la salle de traite notamment, ne sont pas appréciés par les mouches. D’autres solution mécaniques et naturelles sont aussi disponibles. (cf. article : « mammites et mouches en été : une petite bête pour de gros problèmes »)

Ne pas alléger ses pratiques à la traite

En effet il ne faut pas « baisser la garde » ! Il faut continuer à :

  • Détecter et traiter précocement les mammites, en faisant un test du plateau en cas de doute ;
  • Ne pas relâcher l’hygiène de votre routine de traite comme la désinfection des griffes, au moins après les vaches infectées ;
  • Utiliser un post-trempage cosmétique et répulsif contre les mouches ;
  • Éviter que vos animaux se couchent dans la demi-heure qui suit la traite.

 

Il est aussi très important d’apporter la même attention à vos taries car les mêmes stress peuvent les affecter et conduire à des mammites en début de lactation et des cellules plus tard. Un peu d’anticipation et d’organisation peuvent donc vous permettre d’éviter une recrudescence des cellules en été et ne plus en faire une fatalité.

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