Vous le savez déjà, les mouches sont avant tout des larves. Et c’est sur cette forme que vous les retrouvez en fin d’hiver. Si vous vous laissez déborder par les larves, vous aurez du mal à gérer l’invasion de mouches qui suivra. En effet, retenez ces 3 chiffres :
- 80% de la population de mouches est constitué de larves ou de pupes.
- Une mouche pond 600 à 2 000 œufs pendant ses 2 à 4 semaines de vie.
- 1 kg de fumier peut contenir jusqu’à 5 000 asticots.
Heureusement vous pouvez agir directement sur la population de mouches en agissant sur les larves. Avec la lutte biologique vous n’utilisez pas de produits chimiques. Ca veut dire que vous ne manipulez pas de produits dangereux. Ca veut dire également que les autres populations d’insectes, telles que les abeilles, ne sont pas impactées par votre traitement. Deux autres atouts sont la facilité d’utilisation et le gain de temps : comptez une intervention d’environ 15 minutes toutes les 2 à 4 semaines. Par ailleurs, ces protocoles sont applicables en agriculture biologique.
La lutte biologique pour réduire la population de mouches grâce à des prédateurs naturels !
La lutte biologique consiste à recourir à certains prédateurs naturels des mouches domestiques pour limiter leur invasion de l’environnement. On ne cherche pas à éradiquer les mouches, mais à réduire leur population à un niveau acceptable. Un équilibre se crée entre les niveaux respectifs des prédateurs et des mouches. Cet équilibre doit être entretenu par l’ajout régulier de prédateurs, car ceux-ci n’envahissent pas le milieu.
Il existe trois types de prédateurs, qui sont complémentaires pour une lutte efficace : les mini-guêpes, les mouches du lisier et les acariens Terrapi.
Les mini-guêpes
Les mini-guêpes détruisent les mouches par parasitisme. Elles pondent dans les cocons des mouches présents dans la litière sèche, empêchant ainsi le développement de la mouche-hôte. Elles agissent également en prédation : les mini-guêpes adultes consomment les pupes de mouches. Les mini-guêpe sont un mélange de deux espèces de parasitoïdes des mouches des élevages, Muscidifurax et Spalangia, qui sont complémentaires dans leurs modes d’action. Utilisez une dose pour 100 à 200 m² de surface à traiter (selon le niveau d’infestation de mouches).
Les mouches du lisier
Ces mouches adultes vont pondre des œufs dans le lisier. Les larves qui en sortent vont ensuite se nourrir des larves de mouches domestiques qui sont également présentes dans le lisier.
Les acariens Terrapi :
Les acariens Terrapi s’attaquent aux œufs et aux jeunes larves de mouches, en litière sèche ou humide (lisier). Terrapi s’utilise en complément des mini-guêpes et mouches du lisier, à raison 1 à 2 lâchés dans la saison. Une dose de Terrapi permet le traitement de 250 m².
Pour une efficacité optimale de la lutte biologique, il est important d’implanter les prédateurs avant le début de l’infestation.
Après le 15 avril, c’est trop tard !
En conclusion, la lutte biologique contre les mouches, ça marche ! De nombreux éleveurs utilisent déjà cette méthode. En revanche, pour avoir une bonne efficacité, il faut vous en préoccuper suffisamment tôt. Débutez entre le 15 mars et le 15 avril. Au-delà c’est trop tard. Autre conseil : faites un devis et surtout faites-vous conseiller sur un protocole technique adapté à votre situation. En clair, n’achetez pas en ligne pour une 1ère commande.
Article co-écrit avec
Julien GIRARDOT, Chef produit San'Elevage