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Agriculture bio

Nouveau cahier des charges en Agriculture bio : certaines poudres de lait ne seront plus utilisables

par Nadège GODFROY

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Le nouveau règlement européen bio, qui devait entrer en application le 1er janvier 2021, est finalement reporté au 1er janvier 2022. Quelques nouveautés touchent les ruminants ? Des modifications concernant la poudre de lait seront également appliquées. Quels sont les changements à prévoir pour les utilisateurs de poudre de lait ?

Que dit le cahier des charges actuel ?

Les articles 14 et 20 du cahier des charges de l’agriculture biologique sont clairs : « Tous les jeunes mammifères sont nourris au lait maternel, de préférence à d’autres laits naturels ». Cela signifie que les jeunes doivent être alimentés avec du lait entier, ou non, qui ne contient pas d’additif. Ce lait peut être liquide ou en poudre, tant qu’il est certifié bio.

Actuellement, certains aliments d’allaitement sont utilisables en agriculture biologique même s’ils comportent une part de matières premières végétales. En effet, certains laits en poudre, même utilisables en AB, contiennent des matières grasses végétales, qui permettent notamment de tirer les prix des aliments vers le bas.

 

La nouveauté 2022 ?

Les lactoremplaceurs seront interdits. Ainsi, les poudres contenant des matières d’origine végétale ou d’autres substances (additifs notamment) ne seront plus considérées comme des laits naturels. Par conséquent, certaines poudres de lait qui étaient jusqu’à aujourd’hui utilisables en agriculture biologique ne le seront plus à compter du 1er janvier 2022.

 

Que faire ?

Le report de la mise en application du nouveau cahier des charges vous laisse le temps d’étudier votre situation propre et de réfléchir aux alternatives qui s’ouvrent à vous.

Dans un premier temps, décortiquez les étiquettes de vos poudres de lait, avec l’aide de votre conseiller ou de votre organisme certificateur.

  • Si votre poudre de lait ne contient pas de matières d’origine végétale ou d’autres substances (composants chimiques de synthèse, additifs…), vous pourrez continuer à l’utiliser.
  • En revanche, si certains des ingrédients ne répondent pas aux exigences du nouveau règlement, il faudra envisager des modifications, en privilégiant l’ordre suivant : lait maternel, lait bio, poudre de lait conforme.

 

En parallèle, l’utilisation de lait non bio devrait rester tolérée « dans le cadre de la prophylaxie contre les maladies transmissibles par le lait maternel et sous justification vétérinaire ». Cela concerne notamment les élevages caprins afin de lutter contre le CAEV. Dans ce cas-là, les animaux alimentés en conventionnel subissent une période de conversion à leur sevrage, comme c’est déjà le cas aujourd’hui.

 

Concrètement, dans la pratique, les éleveurs utilisent généralement du lait entier. Ce choix s’explique par le coût de la poudre de lait bio. En effet, dans la majorité des cas, économiquement, il est plus judicieux de passer les jeunes au lait entier (compter jusqu’à près de 5000 €/T pour une poudre de lait bio).

Cette nouvelle réglementation ne devrait impacter qu’à la marge les pratiques des éleveurs. En cas de doute, n’hésitez pas à vous faire accompagner pour choisir au mieux votre plan d’alimentation lactée. Vous avez plus d’un an pour modifier et adapter votre système, si besoin.

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