Conseil conversion bio #1 : projeter vous dans un nouvel état d’esprit
Convertir son exploitation en Bio, ce n’est pas seulement se plier à un cahier des charges. C’est d’abord adopter un nouvel état d’esprit. Un producteur qui passe en Bio va changer de filière et parfois de collecteur : il doit s’interroger sur ses débouchés potentiels, ses relations au sein de la nouvelle filière dans laquelle il va être pleinement intégré.
Sans même détailler les règles du cahier des charges Bio, qui sont européennes et qui évoluent avec le temps, un agriculteur qui se convertit en Bio doit accepter des contrôles plus réguliers (au moins 1 par an) sur ses activités et donc pouvoir justifier de ses bonnes pratiques (carnets sanitaires, détails de factures d’achats, enregistrement des pratiques d’élevage… ).
Le cahier des charges Bio interdit évidemment l’utilisation de produits phytosanitaires et d’engrais chimiques sur les terres et limite le nombre de traitements allopathiques sur les animaux. Ainsi, les rendements des cultures et les performances animales ont de fortes tendances à baisser lors d’un passage en Bio. Ce n’est pas forcément un problème, ni technique, ni économique, mais cette évolution doit être acceptée par l’agriculteur pour être socialement bien vécue.
Conseil conversion bio #2 : Anticiper
Convertir son exploitation en Bio s’anticipe, si possible au moins 1 an à l’avance, pour pouvoir choisir la modalité la plus appropriée pour engager son exploitation en Bio et préparer son système (ses équipements, son système fourrager, ses bâtiments…). Plusieurs options sont possibles :
- conversion non simultanée : d’abord les terres puis ensuite les animaux ?
- conversion simultanée : les terres et les animaux conduits en Bio dès le départ ?
- conversion à débuter avant le 15 mai, ou début octobre ou fin août ou en avril ?
Conseil conversion bio #3 : Faire le bon choix
Le choix de la date et des modalités de conversion les plus appropriés est capital pour réussir la transition vers ce nouveau mode de production.
Ce choix aura des répercussions sur la date de valorisation possible du lait en Bio, sur la période où vous pourrez valoriser vos réformes en Bio. Il impactera aussi sur l’année où vous pourrez bénéficier des aides PAC pour la conversion Bio.
Enfin, le type de conversion choisi impacte fortement sur les possibilités d’alimentation des animaux en début de conversion : type de concentrés, part de concentrés, achats de fourrages extérieurs ou pas, possibilités d’utilisation de ses propres fourrages conventionnels…
Conseil conversion bio #4 : Se faire bien accompagner
Pour faire les bons choix, il est nécessaire de se faire bien accompagner par des personnes qui ont une vision très large des systèmes de production possibles en Bio et qui pourront vous orienter vers le système qui se rapproche le plus de vos objectifs.
Conseil conversion bio #5 : S’adapter en permanence
Lorsqu’un élevage est passé en Bio, il faut trouver son nouvel équilibre. Les évolutions climatiques amènent nécessairement les agriculteurs à ré-ajuster en permanence le système fourrager comme pour toute exploitation agricole. Toutefois, l’adaptation et l’anticipation est encore plus importante en Bio compte-tenu de l’interdiction d’acheter des fourrages et des aliments conventionnels.
L’accompagnement est là-aussi très important pour se comparer aux autres exploitants du même système, pour anticiper les excédents ou les déficits de production et prendre les bonnes décisions le plus tôt possible.
Comme le disent beaucoup d’agriculteurs a posteriori, la conversion de son exploitation en Bio constitue un changement équivalent à une nouvelle installation. Elle doit donc être bien réfléchie et accompagnée par des conseillers avec une vision large des pratiques et des systèmes de production possibles afin de sécuriser au maximum cette grosse transition.